Responsabilité Sociétale des Organisations Sportives : Particularités et sources d’inspiration pour l’entreprise
L’engagement sociétal des organisations sportives, professionnelles comme amateures, n’est pas une nouveauté. C’est dans l’ADN du sport, cela transpire dans ses valeurs, avec, notamment, une culture de la solidarité très ancrée dans l’ensemble des sports collectifs.
Les organisations sportives, acteurs historiquement engagés
Le niveau de performance sociale, ou encore d’utilité sociétale, peut considérablement varier selon les disciplines sportives, les clubs, leurs moyens financiers … mais aussi, et surtout, selon leurs dirigeants, leurs convictions et leur niveau d’implication dans la démarche RSO (Responsabilité Sociétale des Organisations).
L’un des exemples le plus abouti d’engagement et d’intégration stratégique de la démarche est celui de l’Aviron Bayonnais, premier club de rugby professionnel à être devenu société à mission fin 2021.
Ils sont par ailleurs de plus en plus nombreux à créer leurs propres fondations, et fonds de dotations. Ces démarches sont un signal fort de l’évolution profonde que vit le monde sportif professionnel actuellement, dans la définition de leur mission et de leur raison d’être.
La RSO au service des territoires
La RSO dans le sport a la particularité, de se structurer autour de trois piliers :
- Responsabilité sociale : lutter contre le dopage, la corruption, la violence dans les stades mais aussi accompagner le double projet des athlètes (sportif et professionnel), créer et pérenniser des emplois en interne…
- Responsabilité environnementale : évaluer et réduire l’empreinte carbone, enjeu renforcé lorsque l’on est un organisateur d’événements sportifs populaires, particulièrement générateurs d’externalités négatives.
- Responsabilité économique : générer des retombées positives pour les acteurs du territoire, véhiculer les valeurs du sport, lutter contre les inégalités …
On remarque donc que la dimension « intérêt général et territoire », est donc particulièrement présente, elle correspond à des attentes fortes de la part des collectivités et de la société civile.
C’est ainsi que de nombreux clubs professionnels s’engagent naturellement en faveur de la promotion de leur discipline et de ses valeurs, mais aussi de l’égalité des chances, de l’emploi ou encore de la sensibilisation environnementale sur leur territoire.
Ces démarches sont parfois autofinancées, parfois soutenues ou co-construites avec les collectivités dans le cadre de Missions d’Intérêt Général (MIG) …
De très nombreux clubs, qui ont souhaité se donner davantage de moyens pour leur ambition sociétale (tout en limitant leur dépendance aux subventions), ont créé leurs propres fonds de dotation – structure à mi-chemin entre l’association et la fondation, éligible au mécénat.
Le fonds de dotation, entité dédiée aux actions d’intérêt général
L’activité de ces structures est très encadrée par la loi. En effet, elles ne peuvent être dédiées qu’à l’intérêt général, c’est-à-dire être qu’elles doivent :
- être gérées de manière désintéressée ;
- exercer des activités sans but lucratif ;
- ne pas fonctionner au profit d’un cercle restreint de personnes (et/ou le cas échéant bénéficier à des personnes particulièrement fragilisées).
L’enjeu est, par ailleurs, pour ces fonds de dotation de définir et porter un projet de territoire qui ait du sens et une utilité concrète et mesurable. La méthodologie de « gestion de projet » est de ce point de vue spécifique, et les enjeux de communication le sont tout autant.
Le choix des dirigeants demeure extrêmement pragmatique. L’enjeu est, ni plus ni moins, que de réduire la dépendance de leur club aux seuls résultats sportifs.
Générer un attachement, voire une fierté d’appartenance au club est devenu possible, au-delà du terrain, grâce à un engagement fort en faveur de l’intérêt général, qui, de plus, possède un financement autonome.
Faire la part belle à la dimension « impact territorial » dans sa démarche RSE n’est-il pas de nature à accroître la performance globale de toute entreprise … ?
Sécuriser sa démarche de création d’un fonds de dotation
Si vous envisagez de créer votre fonds de dotation, il est important de vous faire accompagner – car si la création au sens juridique est aisée et rapide, les fonds de dotations sont des structures très encadrées et de plus en plus contrôlées.
Pour sécuriser ce type de projet, des juristes spécialisés dans les structures philanthropiques existent. Un consultant formateur, capable de vous accompagner dans les démarches levées de fonds du mécénat (fundraising), la mise en œuvre d’une stratégie de communication « responsable », ou encore la structuration de votre projet d’intérêt général, sera également un précieux allié.
Afin de maîtriser les coûts afférents, le financement de leurs prestations peut d’ailleurs parfois s’envisager dans un premier temps, ou en partie, sous la forme du mécénat de compétences. Des ressources gratuites existent également afin de sécuriser ces démarches.
L’Association Française des Fundraisers ou encore le Centre Français des Fonds et Fondations sont les structures de référence qui font vivre la dynamique de lien, de partage et de montée en compétences des fondations et fonds de dotation.
Enfin, en matière de stratégie d’ancrage et de rayonnement territorial, un des facteurs clés de succès est de « la jouer collectif », en d’autres termes, rechercher des synergies avec les acteurs de son territoire pour plus d’impact : associations, fondations, autres fonds de dotations, collectivités … ou encore d’autres entreprises.
L’Admical, association qui œuvre pour "donner aux entreprises et aux entrepreneurs l’envie et les moyens d’affirmer et de concrétiser leur rôle sociétal grâce au mécénat" a d’ailleurs lancé un incubateur d'engagement collectif pour répondre au désir d'engagement des entreprises sur leur territoire et accompagner la structuration de démarches collectives (inter-entreprises) en ce sens.
Alors ? Prêts à rentrer dans la mêlée ?
Auteure : Amandine J., Experte People4Impact
Consultante et Formatrice RSE et RSO, Amandine Jacques accompagne les organisations sportives dans leurs transformations managériales et la structuration de leur démarche RSE.