Re-nouveau de l’horlogerie et de la joaillerie : Pour un temps durable et une pureté de l’engagement (1/3)
Céline Dassonville, Experte en Luxe durable, vous propose cette chronique sur les avancées du secteur de l'horlogerie et de la joaillerie vers plus de durabilité et responsabilité. Dans cette première partie, notre auteure revient sur l'histoire du secteur et son lien intime avec l'éco-conception...
Le secteur de la haute horlogerie et de la joaillerie a longtemps été épargné par l’impératif d’une transformation significative de son business model. Mais depuis quelques années, le secteur effectue sa mue pour offrir plus de transparence, plus de garanties éthiques et environnementales et une plus grande inclusivité.
Le secteur a plus que jamais besoin de nouvelles expertises pour l’accompagner dans cette transformation et renouveler sa promesse d'intemporalité et de sens à l’aune de ses héritages patrimoniaux et culturels.
La situation privilégiée de ce secteur tient à plusieurs facteurs qui continuent à être des forces et des atouts dans une économie qui tend vers plus de sobriété et d’exemplarité. Utilisant des matières précieuses, rares et coûteuses, l’éco-conception a toujours été la norme. L’or et par extension les métaux précieux, les pierres précieuses et de couleurs ont toujours été utilisés avec parcimonie et économie. Cette éco-conception est le fruit de la rareté et du coût de ces matières premières mais aussi de leurs caractéristiques intrinsèques. Les métaux précieux dont l’or en particulier sont fongibles à l’infini et les pierres se distinguent par leur dureté et leur capacité à résister à l’épreuve du temps. De par ces caractéristiques, les bijoux et les montres de luxe sont prédisposés à épouser les approches circulaires. Le marketing des créations du luxe a souvent joué sur la promesse d’éternité : le diamant est éternel avec de Beers “a diamond is forever” et de transmission : “You never actually own a Patek Philippe. You merely look after it for the next generation”
La haute joaillerie et l’horlogerie ont ainsi, bien avant que cela devienne un impératif écologique, épousé la seconde main et valorisé le bien de luxe qui traverse le temps. De surcroît, l’appréciation du prix des créations iconiques au travers du temps confère à ce secteur un business modèle du pre-owned et du vintage très différents de celui des biens du secteur textile.
Auteure : Céline Dassonville, Experte RSE Luxe et B Leader.
Retrouvez le deuxième épisode ici, ainsi que le troisième ici.